La conférence « Symbolique de l’art roman sur les chemins de Saint-Jacques » est précédée par la projection d’un diaporama intitulé :
« Confidences romanes sur les chemins de Saint-Jacques« 

..qui situe merveilleusement l’extraordinaire richesse et beauté de cet art qui nous est de plus en plus étranger, tant les préoccupations de l’homme du XXI° siècle sont éloignées du mode de pensée de l’homme roman. Les images projetées ainsi que le fond musical nous prennent la main et nous accompagnent pour un magnifique voyage dans la spiritualité médiévale empreinte de pureté, de simplicité et de grâce. Le charme séduisant et la délicate douceur de l’art roman reste pour nous le témoin vivant d’une foi exceptionnellement ardente.
La conférence s’appuyant également sur de très nombreuses photos, toutes prises sur les Chemins-de-Saint-Jacques, nous dévoilera pourquoi l’art roman est un art cosmique.
»La couronnement du pèlerin » Cathédrale de Fribourg (Allemagne)
Le maître d’oeuvre, créateur entre ciel et terre, bâtit la maison de Dieu qui sera une halte pour les pèlerins, non seulement pour les nomades mais également pour tous les hommes qui séjournent sur la terre où chacun est pèlerin lors de ce séjour. L’édifice roman est cet endroit où Dieu et l’homme pèlerin communiquent ; c’est un centre de théophanies, c’est-à-dire le lieu de la manifestation divine.
Le XII° siècle est le siècle des pèlerinages. Les routes des pèlerinages sont
tracées tels des fleuves et traversent l’Europe en direction de Santiago. L’homme qui va de chez lui, jusqu’à Compostelle, ne sait pas toujours que le centre donc le but ultime du pèlerinage est son propre coeur. C’est pourquoi il s’éloigne de sa patrie, croyant trouver le lieu où le ciel et la terre s’unissent, ignorant que c’est au fond de lui-même que se produit cette heureuse réunion.
L’art roman possède une merveilleuse unité au sein de particularités les plus diverses. L’utilisation des thèmes codifiés nous étonne, car nous sommes parfois en face d’éléments anciens repris au profit de nouvelles significations. Toute la subtilité des programmes iconographiques mis en œuvre réside dans la combinaison des différents thèmes figurés, et des symboles représentés. Les sculpteurs et imagiers romans ont su concevoir cette grammaire ornementale qui est chargée de transmettre une infinité de messages symboliques.
Eglise St Pierre de Chauvigny Notre-Dame-La-Grande Poitiers Eglise Ste-Foy de Morlàas
Le symbole accueille aux portails, s’accroche aux chapiteaux, se niche dans les chevets. Le pèlerin qui pénètre dans l’église romane n’a qu’à laisser errer son regard et aussitôt il est conduit et mû vers la réalité suprême. L’éternité baigne l’art roman, elle est sa mesure. Pour ceci, l’art roman ne s’impose pas, il frappe doucement à la porte de l’esprit, il éveille calmement et transpose sereinement le coeur de l’homme pour le conduire enfin à ce lieu sacré de la Rencontre.
Ainsi cet art participe à la grandiose unité médiévale. D’ailleurs il en constitue le centre, car c’est dans le temple que se trouvent réunis par un labeur commun théologiens, architectes, sculpteurs, orfèvres, tailleurs de pierre, charpentiers et maçons. C’est pourquoi plus que tout autre style, l’art roman convient à la contemplation et à la prière.
C’est dans l’édifice roman que l’on trouve enfin la Paix de l’âme.

Eglise de Perse (Espalion)
Catherine et Gilbert, membres de la Confrèrie fraternelle des Jacquets de France et plus particulièrement de la province d’Alsace, sillonnent régulièrement les chemins-de-Saint-Jacques avec leur âne-compagnon Noé. C’est sur ces chemins, qu’il ont pu satisfaire leur indestructible passion de la beauté de l’art roman. Les haltes salutaires réalisées lors de ces pèlerinages, dans les nombreux édifices romans qui ornent le Chemin leur ont offert « le repos du corps et la paix de l’âme dans l’obscurité du mystère qui est la substance de l’invisible. »

Plusieurs milliers de photos ont été prises dans ces endroits magiques afin de pouvoir partager avec l’autre le bonheur ressenti.
Gislebertus
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